Quand manquer d'esprit serait une faute impardonnable...


                              


 

"Dans les châteaux, mon habitat professionnel et privé depuis près d'un demi-siècle, il s'agit d'avoir de l'esprit tant on y croise de "génies provinciaux" toujours prompts à vous damer le pion, l'un ou l'autre quidam n'hésitant jamais à interrompre une visite guidée pour vous reprendre à haute voix sur l'un ou l'autre détail vaguement vérifiable...

Il est vrai qu'en été, parmi les stagiaires, certains le prennent parfois à la légère, comme cette jeune guide d'un château de la Loire qui s'apprêtait à nous montrer une... photo de Louis XVI!

Rien que pour vous, voici quelques répliques (Il n'y a aucun mérite, souvent cela me vient seul, sans trop réfléchir) en ce milieu si particulier où manquer d'esprit équivaudrait à louper sa sauce "cognac" :

A la marquise d'A... se sentant mal: "Ciel! Madame, reprenez vos esprits, j'en ai bien assez pour deux!"

Je vous vois, je vouvoie...

Le ring? Un ennuyeux banquet vaguement littéraire en un château hennuyer... A ma droite une plantureuse duchesse de l'une des meilleures familles de France (fort disgracieuse, au demeurant), à ma gauche un comte palatin généreusement imbibé d'un sublime Margaux.

Quand, tout soudainement, la très noble dame (qui possède autant de quartiers de noblesse que de pots de crème de riz mélangé à de l'arnica dont elle se tartine certainement les rides d'un affreux visage) s'étonne d'un tutoiement utilisé entre voisins de table pour renforcer le ton de la confidence à la fin d'agapes interminables:

Elle:

"M'enfin monsieur, qu'est-ce? Vous me tutoyez? Auriez-vous trop bu?"

Votre Serviteur: "C'est que, madame, plus je bois et moins je vouvoie"

J'eus beau essayer de rattraper la sauce en lui affirmant qu'à mes yeux la femme est le seul cadeau qui vous choisit, rien n'y fit, depuis vingt ans nous sommes gentiment fâchés!

Question de point de vue...


A un huissier de justice qui venait de noter le mobilier d'un pauvre château (si, si, il s'en trouve...) En sortant de la maison, estimant du perron le vaste panorama, il me fit, admiratif:

Lui: "Jolie vue que vous avez là!"

Moi: "Oui... et.. imprenable!"


Nous en rîmes tous deux de bon coeur!


Bon sang ne saurait mentir...


Mon défunt père n'avait-il pas répondu le soir de la générale de ma première pièce à un quidam distrait qui le congratulait à ma place: "Oh, mais, moi je n'y puis rien... Je ne suis que l'auteur de ses jours!"


De celle-ci, j'ai très honte... Mais c'était du temps où "Jeando" ne passait pas encore le bout de son nez si fin dans les émissions très regardées...


Comme le bruit courait en quelques mauvaises librairies de Paris qu'il me voyait volontiers en proche voisin d'une bonne bibliothèque de province, il avait été répondu sottement, prétentieusement même (j'admire autant l'homme que l'auteur...):

"Est-ce pour être moins seul à l'étage où on l'y loge"



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Sagement, souvenons-nous du mot de Virgile qui affirmait que

"le temps emporte tout, l'esprit comme le reste."


Gary d'Els


In "Histoires de lieux d'Histoire" Un vu des coulisses de ces vastes thébaïdes historiques où j'ai traîné mes bottes "Le Chameau" pendant 1/2 siècle... (et mes oreilles...)

 

 
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