Biographie. H.M. Paris 2009

                               Gary d'Els, essayiste, poète, moraliste, parolier.



Cet auteur prolifique voit le jour en Belgique, le 14 mars 1954, à Nivelles, capitale du Roman Païs, sous le nom de Gérard-Jules DELESTIENNE.

Ce patronyme est connu dans cette région depuis le 16e s., (notaire Del Estienne, anno 1540.) Leur devise est "Qu'Estienne s'y tienne."



    


Depuis 1972, régulièrement cité dans la presse, Gary d'Els a notamment rédigé 50 ouvrages aux thèmes très divers, 11 recueils totalisant 1500 poèmes, 2500 aphorismes et pas moins de... 1000 chansons!

   

Ses passions? L'écriture et les vieilles pierres... L'exaltation de la nature. "Ecrivain de château", régisseur de domaine privé, une passion, une fonction... un art de vivre depuis près d'un demi-siècle en 7 lieux historiques successifs, tant en Belgique qu'à l'étranger.


                             

                            

                        Le poète au château de Modave 1989 (B)


L'auteur est très attaché à son lieu de naissance pour lequel il a composé "Vingt Elégies pour Djan Djan", le célèbre jacquemart de la collégiale de Nivelles dont l'auteur nous dit d'abord ceci -

Né à Nivelles, capitale du Roman Païs, comment aurait-il fallu que je ne devinsse pas écrivain?!.


La presse s'en est faite l'écho à travers trois articles cité dans la colonne ci à gauche.


Essayiste, poète, moraliste, parolier, ses ouvrages aux thèmes multiples sont le plus souvent imprégnés d'humanisme, d'images poétiques prégnantes, de courtes sentences. Généralement parsemés d'anecdotes, de petits récits amusants ou nostalgiques, ils dépeignent un univers enchanteur tout en instruisant le lecteur sur un monde qui est le sien depuis toujours: les vastes thébaïdes que l'on découvre au gré d'une promenade, enfouies en leur écrin verdoyant. Tantôt, ils revêtent un petit côté Proustien (Voir ci-contre le passage où il relate sa visite au château de Fonteneau, idéal berceau de son enfance, dans Histoires de lieux d'Histoire) tandis que, dans Bal à Jakarta, une intrigue policière, sa stylistique prend des accents plus contemporains.

Il est le cadet d'une soeur et d'un frère. Fils et petit-fils de militaires. Sa mère fut employée au parlement de Bruxelles, puis, secrétaire de l'un des fondateurs de la mathématique moderne.

Mais, le poétereau d'alors préfère les belles lettres! Tôt dans sa vie, il compose des vers qui ne manquent pas d'intérêt. Il suit des études au Collège Sainte Gertrude de Nivelles, puis au Collège Cardinal Mercier de Braine l'Alleud. Plus tard, il bénéficia de divers stages de formation dépendant d'un institut de formation de l'Université Libre de Bruxelles.

De 1974 à 1977, il fut responsable de l'Atelier Poésie de la Maison des Jeunes et de la Culture de Nivelles. Il côtoya d'abord en cette ville et sa proche région quelques peintres, dramaturges et divers auteurs littéraires qui l'éveillèrent à son art. Sous sa direction, un spectacle fut co-écrit, mis en scène et monté notamment à Nivelles en 1974. Un recueil de poésies parait en 1978, Premiers Vers Libres, dont un extrait paraîtra dans le quotidien belge Le Soir, le faisant découvrir au grand public.

Par la suite, au retour d'un voyage d'études, et, après un stage de trois ans, il devint intendant de divers domaines privés tant en Belgique qu'à l'étranger.

Sa biographie professionnelle, «Histoires de lieux d'Histoire» relate quarante années de présence dans "le monde des châteaux" Un temps, il fut secrétaire d'une parente de la Cour de Belgique, à son époque, l'une des plus belles femmes du monde, comme le montre une photo où elle est aux côtés d'Aristote Onassis s'escrimant à faire redémarrer un "buggy" sur l'île de Skorpios. (Notre homme n'est pas du tout mondain.)  

              "Je suis moins snob qu'une serpillière neuve."

Aujourd'hui encore, la conservation du patrimoine fait partie de son actualité à travers l'un de ses projets: créer, en France ou en Belgique, une Ecole Européenne de Régisseur de Château. Dès 2002, il réside entre ces deux pays après avoir vécu à Vérone, terre de passions, et Padoue, surtout, lieu de savoirs.

Parallèlement à ses activités professionnelles, il oeuvre et participe à divers mouvements humanistes, donne des causeries sur les anciens métiers qui s'exerçaient en nos belles demeures d'autrefois.

Sa pensée en dit long sur ses aspirations profondes:

Etre 'créactif'!

Vive la liberté! Considérée comme un droit primordial, aussi important que respirer ou s’alimenter, la liberté est la seule valeur que les occidentaux sont prêts à défendre jusqu’au bout, et même à imposer au reste du monde. Mais qu’est-ce qu’être libre? Aujourd’hui, cela n’a plus rien à voir avec la conception qu’en avaient Œdipe, Saint Augustin ou Luther, elle n’est même pas celle d’un Locke ou d’un Kant. Cette liberté tout azimut que nous revendiquons est une construction progressive, qui a subi bien des avatars et provoqué plus d’une révolution. La notion de culture fait maintenant partie du langage courant des sciences de l'homme, mais dans un sens que la langue française est encore peu habituée à lui reconnaître.

Ainsi, je ne me suis jamais revendiqué d'une culture idéologique, d'un pays, d'un courant d'art déterminé; j'ai toujours ressenti qu'être restrictif ne conduirait à rien de bien; je me sens d'abord citoyen du monde. Un conseil? Ne regardez pas au négatif, n'attachez pas trop d'importance aux agressions ou à ce qui ressemble à tout autre que vous-même ; tous sommes frères et soeurs sur une même planète, mais ne sommes pas tous sur le même chemin, ni dans les mêmes vibrations. Tellement de choses à vivre bien plus importantes pour le devenir de notre monde dans le court temps où nous le fréquentons!

Jeunes, moins jeunes, rouges, verts, jaunes, noirs, blancs! Quelles importances? Sauf celles qu'accordent ceux qui participent de cela: faire de ce monde un grand chaos. L'agression se retourne toujours a un moment ou un autre contre l'agresseur. Tant d'énergie, d'actes inutiles et stériles. Chacun porte en lui la responsabilité de cette planète. Chacun peut inspirer le tracé de chemins verts possibles, d'un monde plus harmonieux; à chacun de lutter contre ses démons et de se remettre en question. Ce ne sont pas les mots qui changent le cours de la vie, mais AGIR à bon escient, respectueux de soi-même et d'autrui.

Agir, encore et encore. Que s'ouvrent grandes les consciences; que chacun soit son propre juge sur ses actes et pensées, sans compromissions. J'aime les actes! Mais également ceux d'amour et de tendresse. Le respect et le partage sont mes premières règles de vie. Attachons-nous toujours à devenir des humains dignes de ce nom!

En passionné de littérature du XVIIe s, mais également, découlant des lieux historiques où il vécut professionnellement, il porte à travers ses écrits un grand intérêt à la nature... et à ses occupants bipèdes. "Jean de La Fontaine propose des invitations inspirantes à découvrir la nature et qui aide à comprendre la nôtre."

C'est également un claveciniste talentueux. On le voit reproduire au clavier tout ce qui passe à portée de son oreille avertie avec l'accompagnement qui convient, un air à trouver pour l'une de ses... mille romances dont plus d'une séduisit le grand Charles rencontré en 1974 à Paris... sur le capot de sa Rolls. Trenet, qui venait de le renverser sur les passages cloutés lui conseilla de composer des chansons. Ce qu'il fit en guise de pardon... Après avoir su sa date de naissance, le chanteur lui confia amusément: "Comme c'est drôle, cette année-là j'enregistrais "Vous qui passez sans me voir!"

Il donne parfois quelques concerts privés en passionné d'orgues anciennes, comme en témoigne cet antique harmonium qui ne le quitte jamais d'un château à l'autre (Il a connu sept lieux de vie jusqu'en 2016, tant en Belgique qu'à l'étranger.) Ainsi, il s'exécuta en la cathédrale de Chartres, à Enghien, Saint Hubert, à Bois Seigneur Isaac (depuis le temps du collège, non loin), brisant le silence d'une simple chapelle de son jeu inspiré, d'improvisations harmonieuses.

En philosophe humaniste, un de ses modèles de "respiration apnéique" même? Les Estienne qui furent au XVIe siècle d'éminents savants, des érudits reconnus, d'abord comme imprimeurs du roi François Ier, puis, en tant qu'auteurs de divers ouvrages dont «De la précellence du langage français». Henri II Estienne (1528-1598) est l'auteur d'une citation restée célèbre :

"Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait !" ( ...rien ne se perdrait )

La particularité de Gary d'Els est, qu'en quasi cinquante ouvrages à ce jour, il a visité genres littéraires et horizons divers avec un égal bonheur, une plume surprenante, noyée d'érudition et de légèreté: essai, roman, nouvelle, philosophie, politique, ouvrages biographiques (professionnels et privés), théâtre, poésies, sociologie... rien ne lui résiste pour notre plus grand plaisir de lecteur.

C'est également un moraliste, comme on peut le constater à la lecture d'un très abondant recueil d'environ 2500 pensées et maximes intitulé Au Berceau du Mensonge (Pour en découvrir l'une ou l'autre, cliquez sur "Quelques citations..." ci à côté.)

Fin horloger des mots utilisant d'astucieux rouages où l'imaginaire a toute sa part, le propos de Gary d'Els est léger, virevoltant. Sa narration est fulgurante et inspirée. Une approche vivante et toute personnelle du dandysme revisité.

Un mot d'esprit?

Cette anecdote est citée dans "Histoires de lieux d'Histoire":

Lors d'un ennuyeux banquet dans un château hennuyer, en proche compagnie d'une dame quelque peu disgracieuse qui s'étonnait devant lui d'une soudaine familiarité, celle-ci lui lança, tout à trac:

« Qu'est-ce, Monsieur? Vous me tutoyer? Auriez-vous trop bu?»

Ce à quoi notre homme répondit prestement:

«C'est que, Madame, plus je bois et moins je vouvoie...»

D'un naturel extraverti, souvent drôle, parfois piquant mais sans méchanceté aucune, cet auteur en quête d'un bonheur toujours fragile évolua en compagnie épisodique de personnalités émanant d'horizons culturels très divers. Il les dépeint parfois dans ses ouvrages d'un ton amusé, les colorant volontiers d'une touche légèrement acerbe. 

Tantôt, solitaire, veillant jalousement à sa tranquilité, tantôt, épicurien enjoué, partageur, fou de mots, gourmet des belles-lettres; c'est un humain tolérant et passionné. Doté d'un esprit vif, spirituel, ses écrits sont parsemés de bons mots, de courtes phrases qui claquent.  

A la marquise de... se sentant mal: "Ciel, madame, reprenez votre esprit, j'en ai bien assez pour deux!"

Pour un peu, par l'une de ses facettes, il serait bien à sa place dans un salon littéraire du XVIIIe s. et... l'instant d'après, en pleine introspection, s'apprêtant à nous livrer une vision futuriste de l'humanité, inspirant quelques chantiers neufs, indispensables à sa propre volonté d'être curieux de tout, de ne rien rejeter sans avoir parfaitement compris où il pourrait être utile, servir le verbe de sa plume délicate. 

Sa sensibilité particulière se révèle dans ce court passage où il décrit son jardin d'enfance. In "Mémoires d'un petit "de" majuscule" -

Le jardin de mon père.

Finement, voilant ce petit parc de ses rideaux argentés, l'ondée progressait vers l'arceau des charmilles. Elle révélait si harmonieusement la grâce de ces frondaisons, qu'on eût dit des milliers de rubans auxquels on accroche un doux voeu.

Non loin, sous la caresse de ces trombes divines, un massif de clématites agitait ses flancs sculptés. Jadis, saluant l'heureux jour de ma naissance, mon père l'avait fait tailler en arc de triomphe. Pour l'heure, cet ouvrage verdoyant teinté d'un mauve délicat s'affaissait peu à peu, débordant sur un boulingrin qui en acceptait toute la grâce. Sous l'assaut d'une averse redoublante, son échine détrempée ployait telle une cascade fleurie, figurant, au retour d'une bienfaisante éclaircie, un bouquet défait, tels ceux, indolents, que fanent d'historiques enfeus."

Exaltation de la nature... Bon nombre de ses poèmes nous parle d'elle, de fleurs, d'un lac endormi, de l'automne finissant.

Politiquement, il se situe d'une sentence:

De gauche quand je parle, de droite quand je dîne; parfois, je chuchote en mangeant.”

Voilà un personnage charismatique, tout en ressenti. D'emblée, aisément, il se révèle à travers des ouvrages aux thèmes aussi disparates qu'un manuel actualisé des usages utiles aux 15-25a (Savoir Vivre ou... Mourir) ou d'une étude fouillée sur Henri IV (Nouste Henric) La palette de son talent est le fruit d'une expérience puisée aux sources des lieux qui l'abreuvère et de quelques belles rencontres inspirantes. Il porte le témoignage sans concessions d'un regard original sur le monde comme il est et que sa vision rend cependant poétique sans jamais dénaturer l'analyse profonde qu'il en fait. Au travers d'environ 1500 poèmes, soit 11 recueils, tantôt, il versifie le plus souvent en quadrisyllabes.

Mais, sa patte, sa particularité essentielle est qu'il fait rimer non seulement la fin des vers mais également les mots se trouvant à la sésure. Ce procédé est rarement utilisé en raison de sa complexité. Grâce à ces rimes brisées, sa poésie est immédiatement reconnaissable, identifiée. A cause de cette particularité, les faussaires sont sans armes tant il est peu d'exemples de cette forme de versification complexe.


Poète d'historique?


L'antre aux fanés.

Il n'était plus que Troie

Percé aux enceintes;

Ses passages étroits

Coloraient les jacinthes

Du sang des hétaïres;

Il fallut aux soldats

Force mitraille et tirs

Tant que tout s'inonda

En ses rouges fossés,

Ses remparts de feu

Par son front cabossé

Où les pierres d'enfeus

Au sommet des tombeaux,

Veillaient corps herculéens

Et, volcans en lambeaux

Eructant, péléens.


(In “Haute Volée”)


Retrouvons-le en Eure et Loir, où il vécut un temps, sur les traces du grand Marcel:

«Longtemps, je me suis promené dans le pays proustien, logeant à l'Hôtel de l'Image, établi en un coin de la place d'Illiers Combray. Cette grosse bourgade d'Eure et Loir où ce gîte connu du temps de Marcel Proust sous cette amusante appellation deviendra un point d'observation, une avancée, presqu'un repère intemporel.

J'y ai écrit six ouvrages. A cette époque, jour et nuit, j'écumais d'un pas léger cette ville inspirante qui changea de nom en 1971, s'accolant "Combray"en l'honneur de l'écrivain souffreteux qui releva ici les tracés naturels que révèle une grande partie de son oeuvre. Son Pré Catelan n'eût vite pour moi plus guère de secrets. A deux pas de mon hôtellerie, tout empli encore des suaves senteurs de la haie d'aubépine, je humai le jardinet de tante Léonie, cherchant là les traces de l'antique hammam de l'oncle Jules que Proust vénérait, enfant. Puis, rêvassant, je me tenais des heures, immobile, poussiéreux, l'âme nue, suspendu comme un fruit vert de la petite orangerie jouxtant l'antique demeure de ce jardinet compassé. Plus loin, sur la droite, pénétrant dans l'antre mortifère, je songeais: Ah, que vienne encore la suave madeleine (qu'une maison de commerce fabrique encore, non loin de chez Léonie.

Un soir, me promenant sous les fenêtres de ce petit musée vieillot, il me sembla qu'à l'une d'elle, une menotte d'enfant m'en tendait une. Elle s'agitait si gaiement à ma vue que je compris que ce n'était pas celle d'un fantôme proustien. Sur le côté de l'hôtellerie, un passage grillagé donnait immédiatement accès au dehors. A toutes heures, il me permettait de m'échapper sans gêner personne. Guidé par l'esprit et mes pensées, je m'évanouissais alors par les ruelles environnantes, finissant par me perdre en pleins champs.

Certains soirs, j'allais jusqu'au portail de Tansonville dont je faisais le grand tour avant de pourchasser les spectres grandets de cette campagne livresque d'où je revenais trempé comme une soupe par la fine pluie du petit matin. Ayant posé le socle d'une écritoire sans cesse revisitée en ce gentil coin de France, en cet hôtel presque charmant, aujourd'hui, je n'y demeure plus que de temps à autre, me consacrant entre ses murs pâlots à l'écriture des ouvrages qui me reste à terminer.

Anciennement, j'aimais assez crayonner parmi les habitants de ce gros bourg qui négligent Proust depuis toujours, affalés aux rudes tables des estaminets. Ils finissent, morts saouls, sur les larges dalles de leur belle église, où il n'est plus qu'un sévère abbé pour les distraire avec son pied ! Parfois, me conviant d'y tenir ses orgues dissonantes, je revois alors le
Christ entouré des saints Jacques et Hilaire, de Miles d'Illiers, évêque de Chartres, et, à droite, son frère Florent, en armure. Mais Proust s'est vengé des indifférents: il lui a fait subir un mauvais sort: il devient «Gilbert le Mauvais» dans son œuvre!

N'empêche, vivant là comme chez moi, m'éprenant de tout ce que mes sens laissèrent augurer d'images prégnantes, je fus vite captif de cet endroit inspirant et de son accueil simple et charmant. Toujours proche de cet idéal berceau emblématique parce que littéraire, me confondrai-je encore aux ombres que j'y reconnaissais à chaque venue, traversant les pierres?

Deviendrai-je un jour l'une d'elles, de château ou des grands chemins, en cette contrée qui n'est point mienne et où Marcel, enfant, venait avant Pâques?»

 

                   La maison de tante Léonie à Illiers Combray.

L'auteur se raconte dans “Mémoire d'un petit “de” majuscule”:

«Pour la première fois, j’ouvre de grands yeux bruns-verts à Nivelles, capitale du roman pays de Belgique. C’était un 14 mars, tout comme Einstein. Lui, ne partagea qu’une année la planète terre en ma compagnie. Il se dit qu’il était incapable de suivre des cours, de prendre des notes et de les travailler de façon scolaire. Tôt dans ma vie, ne lui ressemblant qu’en cela, j'appliquai vite à la science d'être ce que m'inspira sa loi sur la gravitation remplaçant le terme "masse" par ma personne et celui de corps massifs par la société qui s'agglutine déjà autour de mon berceau! Avec un tel «parrain de calendrier» en prévision, je ne pouvais que montrer ma bobine sans tarder aux deux milliards et demi de cohabitants de mon nouveau monde millésimé 1954! Cette année-là, Hemingway reçoit le prix Nobel de littérature.

"A nous deux, Dame Vie!"


Ici, le poète se souvient de sa ville natale: 


Aclot toudi.

Ma ville est morte noyée

Aux pieds des vingt quatre apas;

Elle trébucha, dévoyée,

Sous la vigueur de mes pas.

 
A sa grande place vide,

La collégiale tient seule;

Et, en sa crypte livide

Se sont ouvert les linceuls

Des saints patrons de la ville;

Pour tous ceux qui vivaient là,

Djan Djan sort de son chenil,

Vient sonner de l'eau delà

Quand Sainte Gertrude passe;

D'en haut, il montre ses fesses,

Et, devant ce qui dépasse,

Elle détourne ses abbesses.

 

M'en allant compter fredaine,

Rue Saint-Jacques si déserte,

Je vis près de la Dodaine,

Albert du Bois, tout alerte,

Hurlant "Belges" ou français?',

Reprenant à Dangonau

Ses beaux souliers sans lacets,

Filant droit sur Fonteneau,

Par la rue de Bruxelles,

Pour revoir l'antre ruiné

Où l'attend Jeanne de Prelle,

Relisant Leuconoé.

 

Il peut garder mes deux bottes,

Bientôt, je serai à l'aise:

Déjà, voilà Maillebotte,

L'église Sainte Thérèse.

Et, ma mère à sa grand porte,

Qui fait un signe aux passants,

M'attendant comme une morte,

Qui ne veut plus voir son sang.


In "Vingt Elégies pour Djan Djan" Hommage poétique à sa ville natale, Nivelles (B)


                   Portrait de la mère du poète.


Montdébau.

Près de l'eau verte

Où la rive lunaire

Accroche à son rêve

Une ombre avenaire,

Près de l'eau verte

Que rien ne remue

Une île est ouverte,

Et, nulle n'est venue

En l'antre de lumière

Ecouter du chemin

Cet étrange concert

Que deux coeurs

Sous la pierre

Se donnaient

Solitaires.



In “Montdébau”, anagramme de "Baudémont", hameau d'Ittre, l'un des lieux d'enfance inspirant.

C'est également l'intitulé d'un troisième recueil intitulé Poèmes pour Pierre, un ami très cher, disparu tragiquement en 2008, et dont la vie pourrait s'apparenter à celle d'un Rimbaud en goguette sur les terres de son enfance et duquel il apprit à se désennuyer des convenances d'une éducation étriquée.

Ce lecteur sans textes, au regard de renardeau, le mit sur le chemin du gai savoir. Ce fut une complicité brisée comme une flèche puissament trempée de nietzschéisme.

L'apparition de ce guide inspirant lui fit lire tout ce que l'ont évite d'offrir en pâture aux adolescents des meilleurs collèges catholiques...

Depuis ce temps, où elle l'accompagnait sur ces terres fertiles, siège de ses rêves adolescents, l'alouette est devenue son emblème et figure sur ses armes, ailes repliées, n'ayant jamais pu en capturer une pour les étudier de près...

Enfin, ses "Mille Chansons d'Amour", romances à la poésie subtile et légère nous entraîne par le coeur en des chemins primesautiers où l'esprit s'éveille au chant d'un oiseau, dès l'effloraison d'une rose, gage d'amour parfait entre l'auteur et la nature!


Sans conteste, un poète inspiré à (re)découvrir...



H.M. Paris 2009.

Reproduction interdite.


 
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