Le questionnaire de Marcel Proust...

 H.M. PARIS 2012


Le questionnaire de Marcel Proust...




Ma vertu préférée:
l'abstinence du plus commode de mes vices

Le principal trait de mon caractère: chasser le malheur sans qu'il n'encombre quelqu'un d'autre

La qualité que je préfère chez les hommes: celle qui relève de ce que Musil a voulu nous en dire

La qualité que je préfère chez les femmes: la complémentarité dans le respect

Mon principal défaut: la rêverie

Ma principale qualité: idem, en pire

Ce que j’apprécie le plus chez mes amis: leur lucidité 

Mon occupation préférée: écrire sans trop mentir

Mon rêve de bonheur: être en paix avant d'être mort

Quel serait mon plus grand malheur? Manquer du parfait bonheur qui le précède

A part moi-même qui voudrais-je être? Un double différent, indivisible

Où aimerais-je vivre? Dans un pays par saison

La couleur que je préfère: le bleu ou celle que prennent les yeux de qui m'aiment

La fleur que j’aime: celle qui s'ouvre en mon coeur quand on lui dit qu'on l'aime

L’oiseau que je préfère: l'alouette, mon emblème

Mes auteurs favoris en prose: Lautréamont, Baudelaire, Maeterlinck...

Mes poètes préférés: Simon Leys, ce génial sinologue, P.Eluard, R.M.Rilke, Ch.Péguy, G.de Nerval, M.Eminescu qui a proclamé que la vie est un bien perdu pour celui qui ne l'a pas vécu comme il aurait voulu, S.Essenine et R.Radiguet, en correspondance avec une de ses nièces qui le "veille" comme j'essaie de le faire pour A. du Bois. J'apprécie les passeurs de mémoires...

Mes héros dans la fiction: le Père Noël et G.Lagaffe

Mes héroïnes favorites dans la fiction: Catwoman et La Femme sur la Lune

Mes compositeurs préférés: F.Chopin, R.Schumann, R.Calace, C.Franck...

Mes peintres préférés: ma nièce de 8 ans, G.Chaissac...

Mes héros dans la vie réelle: mes parents... (Quel courage avant, pendant et après ma naissance!)

Mes héroïnes préférées dans la vie réelle: Marilyn Monroe et Soeur sourire...

Mes héros dans l’histoire: Gandhi et tous ceux qui lui ont ressemblé

Ma nourriture et boisson préférée: une vraie mie de pain et du thé glacé

Ce que je déteste par-dessus tout: votre question, cher Marcel - j'aime aimer!

Le personnage historique que je n’aime pas: celle ou celui qui a écrit son Histoire avec le sang des autres

Les faits historiques que je méprise le plus: les justes batailles où il y eut deux perdants

Le fait militaire que j’estime le plus: quand revient la paix entre civils

La réforme que j'estime le plus: le droit de vote des femmes, l'abolition de la peine de mort (Désolé, çà en fait deux !)

Le don de la nature que je voudrais avoir: rester vert toute l'année

Comment j’aimerais mourir: chez un entrepreneur de Pompes Funèbres avant d'être convenu d'un bon prix pour la plaque à apposer sur ma dalle - "Ici, se reposent deux pieds et des vers, de tête!"

L’état présent de mon esprit: beau à immodéré


La faute qui m'inspire le plus d'indulgence: la maladresse de ceux qui s'initie à l'art d'aimer


«Nulla dies sine pagina.» G.d.

 

Gary d'Els?

On jurerait un trouvère égaré en notre époque ! Il en a le profil. Il habite une propriété tranquille et verdoyante au milieu d'essences de toutes sortes. Quelques oiseaux se sont joints à notre conversation. Nous sommes bien chez un poète, "écrivain de château" en son inspirant domaine. 

Comme essayiste, poète, moraliste et parolier, cet auteur prolifique, est, à ce jour, le père d'un recueil d'environ 2.500 pensées et aphorismes au titre évovateur - "Au Berceau du Mensonge", d'environ 1200 poèmes en onze recueils, 1000 chansons (!)

Enfin, hors deux pièces de théâtre, dont l'une rédigée en décasyllabes, s'ensuivent 50 couvertures aux thèmes très divers dont une vie d'Henri IV en qui il admire les qualités d'homme d'Etat en des temps aussi troublés.

Voyez ci-bas le lien de son site où sont répertoriés ses titres. 
Il s'agit ici d'un auteur passionné, dont le genre touche au lyrisme.

Sa plume n'est pas nécessairement passéiste parce qu'il est "un homme de château", mais, il ne saurait s'apparenter à ce que l'on désignait dès la fin du XIXe s. de "canon moderniste". Par moments, touchant sa poésie, son style s'apparente quelque peu à celui de deux Alfred, de Vigny et de Musset, voire, çà et là, à du Verhaeren. 

Tout comme avec ses romances le plus souvent charmantes et joyeuses et ses aphorismes, on est dans la légereté, l'inattendu surréaliste, tout à la découverte d'une épopée professionnelle (directeur de château) et d'une oeuvre intimement liée, s'inspirant l'une de l'autre. Le plus souvent, sa prose est bien tournée, le tout servi par une très vive imagination, images gentiment révélées, à l'affût, derrière une tonnelle ou un nuage passager. Mais, sans doute, un peu de mélancolie convient-elle au clair-obscur...

En poésie, une caractéristique le démasque au premier coup d'oeil... Sans que les syllabes soient toujours égales d'un milieu de vers à l'autre, le plus souvent, ses poèmes rimaillent en "rimes brisées", ce qui, techniquement, n'est en écriture jamais aisé. 

Ses ouvrages "plus sérieux" comme il le dit, feront l'objet d'un article ultérieur, mais, trois titres rapidement parcourus retiennent immédiatement l'attention - "Histoires de lieux d'Histoire", "Savoir-vivre ou... mourir! ", "Sillons et Chants Libres"

Tout d'Els est là, subtil et primesautier, poète, mais également auteur de guides utiles ou d'ouvrages livrant le détail d'un parcours professionnel à travers sa fonction d'intendant de domaine historique, lieux de vie, d'écriture, de rencontres... un art de vivre, un témoignage qu'il adresse aux générations futures.

L'une de ses devises ne dit-elle pas "Jeunesse, lisez mes ouvrages vous mourrez savante!" ?

Il parle de son genre littéraire...

LyriqueOui, sans doute. En pleine campagne, rares sont les bourdons qui ne cherchent pas à me butiner un peu ! Un attrait pour mon coté fleur bleue...?! J’aime aimer, me fondre, seul, en la nature profonde comme en celle des gens simples, rêver tout haut, parler bas au sycomore, courir librement, dégagé de toutes contraintes. Dans mon autre occupation, la simplicité n'est de mise qu'à une certaine hauteur de vue, bien que je ne m'occupe, comme j'ai l'habitude de le dire aux touristes, que d'affaires de locataires, de pierre et de parterres, nettement moins des propriétaires!  Mais, même là, selon moi, la nature est le plus merveilleux des poètes! Voilà les principaux ingrédients que j’essaye de relier à ceux, très différents, du «monde des châteaux» qui me voit heureux de part ma fonction d'intendant que j'exerce à mi-temps, et, qui, finalement, est quelque part devenu un art de vivre. Au gré des trente dernières années passées à les gérer au quotidien, vivant sur place pour mieux les défendre, j'ai pris conscience que cet environnement était pour beaucoup dans ma manière de penser et d'agir et donc ...d'écrire. J'y ai beaucoup composé, nuitamment, surtout. J'entoure ces paperoles proustiennes avec de fins rubans colorés, évocateurs, selon leurs teintes, d'une époque ou l'autre de ma vie, parfois, d'un lieu précis, d'un instant, même. Certains matins, il m'arrive de les dénouer pour me les offrir en guise de cartes postales - Mais, je vous rassure, je n'écris pas que pour moi! 

Professionnellement, sa vie fut, jusqu'ici, bien remplie. Comme directeur de château, il s'est occupé de sept lieux, tant en Belgique qu'à l'étranger, et, à en juger selon leur historicité ou la renommée, non des moindres! Pas étonnant donc qu'il se repose un peu "chez lui" à l'ombre d'arbres millénaires, de son étang pour rédiger de sa plume, qu'il a fine, parfois doucereusement acérée, témoigne de cet enclos qu’il apprécie particulièrement et l'attire, ignorant lui-même les raisons plus profondes de cet enchantement.  

"Il suffit que je ferme les yeux, et je sais que j'y suis parmi les senteurs et les elfes qui me frôlent! J’adore baguenauder dans ces petits jardins successifs, à peine étagés, effleurant les fontaines jaillissantes et leurs bassins calmes, entre les stèles de ces illustres gloires locales, notamment, celle d'Albert du Bois, poète, dramaturge, dont, tôt dans ma vie, j'érigeais les ouvrages en piles égales là où ils furent composés. Pour finir, ils me dépassaient en taille !

Sa mémoire est vivement entretenue par l'auteur dans l'un ou l'autre de ses très nombreux ouvrages, ceux-ci formant une œuvre le plus souvent teintée d'humanisme. La qualité littéraire est le fruit d'un travail bien fait. Comme le dit un confrère, Gary d'Els est un fin horloger des mots!

L'adolescence le vit débuter en cette voie, avec un bonheur et une inspiration reconnus par la presse de l'époque. Le fil conducteur de son épopée d'auteur balance entre lieux de fonction (les châteaux), et son sens du récit quand il reconstitue pour nous toutes ces impressions provenant de tels repères historiques. Elles affleurent ses textes avec délicatesse et sensibilité. En cela, Gary d'Els nous rappelle un autre auteur, Prosper Mérimée, historien, géographe, archéologue français, qui, comme lui, s'occupait de patrimoine au titre d'inspecteur général des Monuments historiques. 

J'avais prévu une heure d'entretien, il s'en est écoulée près de deux supplémentaires avant de nous séparer, passionnantes et instructives !

Cet «écrivaillant», comme il se dénomme, est charmant autant qu'érudit. Naturel dès l'abord, légèrement dandy, notre homme n'est certes pas mondain. L'un de ses aphorismes l'atteste - "Je suis moins snob qu'une serpillière neuve!"

Gary d'Els est une belle personne à découvrir ! En sa compagnie, le temps passe intensément, tout en finesse, bercé d'anecdotes professionnelles à deux pas du domaine royal de Laeken, ce château voisin...


 
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