"Une nuit, l'idée m'est venue de songer à la ponctuation"


                        

Adepte de Saussure, inconditionnel de Grévisse et de quelques autres grammairiens dont les Belges sont les plus fameux, pressentant surtout qu'un (mauvais) jour il allait en être autrement quant aux règles de la "bonne orthographe", j'avais anciennement rédigé ceci:

Une nuit, l'idée m'est venue de songer à la ponctuation...

L'espoir est comme un point-virgule, ni tout à fait point, ni tout à fait virgule; une vigie dans la phrase qui nous fait songer que ce qui la termine le rendra indispensable, qu'il fallait absolument qu'il soit placé là pour nous en avertir.

Quant au point d'exclamation, il m'a toujours semblé qu'il proposait aux esprits les plus fins de relire ou comprendre que leur degré d'émerveillement qu'il suggère en dépendait grandement tant ils se doivent d'être rares. Les écrivaillons l'apprécient grandement? C'est bien à tort!

Loin derrière, le point d'interrogation apparaît comme la crosse d'un saint écrasant un point qui, vexé, chercherait à fuir.

Mais, magnifique et subtil est le tréma qui laisse penser que, suspendu dans les airs, le double point n'aurait de grâce idéale qu'au petit levé.

Je négligerais ici les parenthèses, qui n'ont jamais eu ma préférence faute de chercher à s'embrasser sans jamais y parvenir. Fort heureusement, le plus souvent, elles nous indiquent que l'on peut quasi oublier ce qui les sépare.

Il faut encore parler de serpentins rampants mais ponctuels; les points de suspension. Ah! Qu'il est heureux d'avoir à les placer quand l'oeil dit à l'esprit: je vous attends, soyez à l'aise, rien ne presse!

Rendons hommage au "point d'ironie", une sorte de pique (sous Windows : touche Alt + 1567) que son fondateur Marcellin Jobard, du Courrier Belge, utilise dans un de ses articles daté 11 octobre 1841.

N'allons pas clore ici la liste des petits amis des belles-lettres sans vous entretenir de ce curieux chapeau que l'on pose délicatement sur la tête de certaines voyelles. Ne sont-ils pas pour nous rappeler qu'il faut les protéger, leur nombre délicat étant bien inférieur à celui des consonnes?

Mais bientôt, l'accent circonflexe, c'est tout ce qui restera à une voyelle pour tirer son chapeau à une consomme qui lui plaisait !

Gary d'Els



 

 
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